Petit avertissement : cette crise va vous paraître ridicule. Je pense que j’étais dans un état de nerf ne me permettant pas de gérer la situation et je vais essayer de vous la narrer telle que je l’ai vécue. Même si, avec le recul, je comprends pas bien pourquoi j’ai si mal réagi à… rien en fait.
La rentrée, je dois donc jongler entre la fin de l’avant-vente de la mort, le lancement du nouveau client Yellow (qui m’impose un aller-retour à Toulouse, un truc normalement cool mais me lever à 3h30 pour prendre l’avion m’a légèrement déprimée) et le lancement d’une campagne de traffic de six mois sur mon autre client, Blue. Bref, je passe des journées très chargées sur des sujets que je ne maîtrise pas sans pouvoir demander de l’aide. Parce que le seul qui peut potentiellement m’aider, c’est Michel et je ne veux plus lui parler. Donc arrive le lancement de la fameuse campagne pour Blue, je suis un peu en retard, je ne maîtrise absolument pas les bails et tout le monde me pose des questions auxquelles je ne sais pas répondre. Je suis LAR-GUEE.
Et puis il y a ce jour, quelque part vers fin septembre. Faisant passe-plat entre un presta et le client, je finis par poser des questions stupides et la cliente commence à psychoter. La campagne doit être lancée dans quelques jours et je suis visiblement aux fraises. Amélie, la directrice artistique qui avait bossé sur l’avant-vente de la mort décide d’interpeller tout le monde parce que ça va pas donc elle demande au directeur conseil de m’appeler mais surtout, elle prévient Michel. Qui, pour une fois, ne me prend pas particulièrement la tête.
Je me sens acculée. J’ai envie d’aller pleurer aux toilettes. Je contacte Doria, désormais partie, qui m’aide gentiment à me sortir de là. Je respire, j’envoie des mails, j’appelle le presta pour lui dire que je suis perdue et tout rentre dans l’ordre. Sauf que je me sens merdeuse et trahie par Amélie. Le soir, j’ai un apéro avec Violette qui essaie de me rassurer comme elle peut. Mais je suis épuisée, j’ai plus la foi.
En rentrant à la maison, j’explose en sanglots. Mais vraiment. Victor est paniqué car il ne m’a jamais vue comme ça et pour la première fois, il m’explique que je devrais songer à démissionner. Mais je ne suis pas prête à accepter un tel échec. J’avais l’opportunité de changer de voie, je refuse l’idée de retourner à mon ancien taf dont je ne pouvais plus.
Sans doute que j’étais pas encore assez à bout.