Ne pas confondre ne pas respecter les règles et être un vrai trou du cul

Ai-je besoin de détailler ? Oui parce que c’est un truc qui me titille depuis longtemps. Vous savez ce que je pense être les deux ennemis jurés du vivre ensemble ? Le manque de considération et le besoin égotique de se faire remarquer. Surtout quand on n’a aucun autre talent que celui de faire chier un maximum de gens gratuitement. Alors que je suis sûre que tu vaux mieux que ça, Bobby. On a tous un petit talent caché. Voire plusieurs. Je veux dire, personne, dans la vie, n’a l’ambition d’être un trash bag. N’est-ce pas ?

Badass ou asshole ?

Salle des enchères, quelque part. Une femme entre, casque de moto en main, pantalon en cuir moulant. Elle se dirige vers une chaise et fait pivoter celle de devant pour y poser ses pieds. C'est une scène extraite du premier film de Lara Croft et le youtubeur Not Serious commente la scène ainsi “faut pas confondre être badass et être une pauvre conne”. Bon, autant vous dire que tout mon article est résumé là. Mais moi, je vais étayer parce que j'adore écrire des pages sur le fait que si la société va mal, c'est parce que les gens ne se considèrent plus. Et qu'on voue aux nues des individus ayant autant de valeurs qu'un fond de poubelle sans que je comprenne encore comment on a pu en arriver là. Genre comment un agresseur sexuel, voire violeur, proche d'un proxénète notoire, ayant eu une liaison avec une actrice X peut être perçu comme un champion de la vertu triomphante. J'aimerais bien dire “la drogue” mais je vois pas laquelle…

Manque d'attention ou réelle envie de faire ch***

Il faut naturellement définir un peu de quoi je parle. Quand je parle de “ne pas respecter les règles”, c'est à nuancer. Déjà, pas mal de gens ne respectent pas les règles par méconnaissance de celles-ci. Ou ne se rendent pas compte de la gêne occasionnée. Typiquement, écouter de la musique chez soi. Ce n’est pas interdit tant que ça ne gêne personne mais il peut arriver que les murs soient plus fins que ce que l’on pense. J’ai tendance à accorder le bénéfice du doute quand le “ranafout des autres” me paraît peu évident. Alors qu’une voiture garée sur le trottoir, empêchant les gens de passer… Je veux dire j’ai certes passé le code y a 18 ans mais il ne me semble pas que les voitures aient le droit de stationner là, maintenant. Mais là, encore, il y a rarement malveillance. Soit on est face à un manque d’attention, soit à du pur égoïsme. Quelqu’un qui n’a pas envie de faire un effort de type “marcher”.  C’est énervant mais ce n’est pas l’article du jour.

Ok pour ne pas respecter les règles absconses

Il y a également des règles absconses dont le non-respect est presque un geste d’intelligence. Je ne suis pas une chantre du respect des règles, surtout si le respect de celles-ci peuvent mettre en danger quelqu’un. Genre les OQTF qui renvoient une personne dans un pays où elle risque d’être torturée ou tuée. Toutes les règles ne sont pas bonnes et je ne crois pas que suivre aveuglément les règles ou lois sans les questionner fasse de quelqu’un une bonne personne. Donc à partir de maintenant, considérons cet article avec une ligne simple : quand je dis “respecter les règles”, ça veut dire “ne pas se comporter comme un trou du cul juste pour le plaisir de faire chier son monde”. Voyez la nuance ?

Le mec qui fait le con pour gagner en popularité

Cet article m’a été inspiré d’un tweet d’un prof qui parlait d’une classe avec Jo le crétin qui fait exprès de mettre le sbeul et en tire une certaine popularité. Je ne sais plus du tout de quoi ça parlait exactement mais je voyais tout à fait. Cet élève plutôt moyen, tirant profit de sa force physique et de sa popularité pour faire un peu n’importe quoi. Répondant mal au prof et gagnant une certaine admiration de la part de ses camarades. Alors, certes, certains profs méritent peut-être qu’on leur réponde mal. Comme des managers toxiques, si vous voulez. Mais d’autres fois, l’impertinence ne naissait que de la volonté de se créer une aura à moindre frais. Parce qu’on adore les trous du cul et je ne saisis toujours pas pourquoi. Vraiment, ça me rend zinzita d’y penser. Sur les bullies du lycée, y a un phénomène de suivisme et d’appel à la popularité. Et de peur d’être poussé.e sur le côté du chemin si tu ne ris pas aux blagues de Dylan, le trou du cul en chef. Pour citer (à peu près) la comédie musicale Heathers, Veronica interpelle un bully en mode “Tu te prends pour qui ? Tu es déjà has been, un futur pompiste”. Bon, le mépris de classe, c'est pas fou mais voyez l'idée.

Une envie universelle d'être un connard ?

Oui parce que nos petits rebelles en mousse constituent rarement le haut du panier. Quoi que. Faudra un jour définir le haut du panier et reconnaître la violence de classe. Je veux dire les petits merdeux bourgeois ne mettent certes pas les pieds sur les chaises ou les tables, ne poussent pas la musique à fond ou ne trafiquent par leur pot pour que tout le monde prennent conscience de leur existence mais ce ne sont pas des parangons de vertu ou de respect pour autant. Mais on ne parle toujours pas de ça aujourd’hui. Pourquoi valorise-t-on les comportements de trou du cul ? Dans une espèce d’adaptation de la loi de la jungle ? Manger ou être mangé ?  Ou est-ce une sorte de fantasme, ce côté “il dit tout haut ce que mon ça aimerait beugler, lui aussi”. Ils sont la version de nous sans ce vernis éducatif qui nous empêche de dire merde. Un merde d’humeur, pas forcément bien adressé. Ou comment on se comporterait sans ce vernis éducatif qui nous fait respecter à minima les gens et le mobilier. Genre, je n’ai jamais vu l’intérêt de poser mes chaussures crasseuses sur une surface où quelqu’un va potentiellement s’asseoir. Mais je suppose qu’on a tous certaines limites qu’on aimerait franchir par pure confort égoïste, en se moquant bien des “bien-pensants” ou je ne sais qui.

Une toute-puissance fantasmée ?

En fait, plus j’avance dans l’écriture de cet article, moins je comprends le pourquoi du comment. Pourquoi on aime autant les trous du cul. Enfin, aimer n’est pas tant le mot. On a tous bien conscience que ce sont des comportements plutôt nases voire franchement ridicules. Comme je lève les yeux au ciel dès que j’entends un pot trafiqué… ce qui arrive assez souvent à Bordeaux. Oui, tu as une belle voiture, c’est bien, Jean-Kev’. Tu dois certainement être quelqu’un. Du moins à tes propres yeux. Alors pourquoi ça se perpétue ? Est-ce parce que personne n’a osé dire à Jean-Kev’ que ce comportement était ridicule ? Que parce qu’on est au coeur du truc, on est incapable du moindre recul ? On a tous fait partie d’un groupe bien bruyant qui agace les gens et qui trouve moyen d’en rire en mode “on est les cools, vous êtes les coinssos !”. En vrai, cette inversion de valeurs me fascine parce que je ne la comprends pas. J’ai beau tourner dans tous les sens, je ne vois pas le truc. Même en prenant en compte la dimension du “ça qui s’éclate” alors que je ne crois pas tant à la psychanalyse. Est-ce juste une glorification de la loi du plus fort ? D’une toute-puissance fantasmée de celui qui met ses pieds crasseux partout ? 

Utilisez mieux votre énergie

Moralité. Je ne sais pas. J’ai pas craqué le truc. J’aimerais qu’on arrête de glorifier les comportements de petits trous du cul qui se pensent trop wild et rebelles pour réaliser à quel point tout ceci est ridicule. Et surtout comment cette énergie employée à “défier les autorités” pourrait être mieux utilisée. Et arrêtez de mettre vos pieds n’importe où ou d’imposer de la musique diffusée via un haut-parleur qui crache ses poumons tellement c’est pas fait pour ça. Respectez au moins l’artiste qui a fait la musique que vous prétendez vouloir écouter.