Franchement, pardon mais je vais pas édulcorer mon propos. Je suis sidérée et vraiment pas dans le bon sens du terme. Nous avons donc hérité d’un nouveau Parlement suite aux élections législatives et ce qui est en train de se dessiner aujourd’hui me terrifie. Le goût des années 30, oui. Vraiment, je suis très inquiète. Je ne sais pas dans quel état on va récupérer la France dans 5 ans, au prochain changement de nos instances législatives mais si on continue sur cette voie, ça va être effroyable.
Une envie de lâcher l'affaire
Je suis actuellement fatiguée par l’actualité. Parfois, j’ai envie de lâcher l’affaire. Pourquoi s’énerver, essayer d’éduquer alors que je vis dans un pays de fachos masculinistes. Ceux-là même qui pensent que eux sont neutres et apolitiques alors qu’ils passent la journée à "commenter" les blogs et publis des “wokes”, leurs ennemis de toujours ? La violence et la volonté de silenciation de ces gens-là est incroyable. Par exemple, j’ai un vice : je regarde les réponses aux tweets de Sandrine Rousseau. Il faut vraiment que j’arrête, c’est très mauvais pour ma tension et je suis déjà sous traitement. C’est d’une violence quasi insoutenable. Une bonne façon cependant de bloquer énormément de comptes fascisto-mascus. Ah oui car il y a un fond de sexisme incroyable. Un peu comme tous les mecs ici qui viennent m’expliquer la vie des femmes en 2022 en France et que vraiment, je ne sais pas de quoi je parle.
Une cible politique sur laquelle on jette la meute
Sandrine Rousseau, parlons-en deux minutes. Je pense que niveau clivante, on en est au niveau Mélenchon. Alors oui, moi, je l’aime beaucoup Sandrine malgré quelques déclarations qui me font un peu plisser du nez. Mais comme tous les politiques, en fait. C’est ce que je disais sur Mélenchon y a quelques temps : Méluche Président ou Premier Ministre, ça m’envoyait pas du rêve. Pas du tout. Sauf qu’il n’y a pas un politicien ou une politicienne qui me fasse rêver, en vrai. Ils ont tous leur batterie Tefal au cul, même les plus brillants. Autant je peux m’enflammer sur certaines déclarations de Quatennens, autant je grince des dents quand il s’investit à fond dans la drague des antivax. Ils sont tous très à droite, tu ne récupèreras pas leur voix ! Ou quand il défend le grand chef qui a dit de la merde ou un baron qui met des mains au cul. Stop, stop. J’ai une certaine affection pour Louis Boyard mais je sais que la première déclaration maladroite n’est pas loin. Voire je l’ai ratée car j’essaie de faire des choses constructives de ma vie et suivre les petites phrases de nos politiciens, vraiment, ça ne fait pas partie de la liste. Bref, Sandrine Rousseau dit parfois des conneries, comme absolument nous tous. Et pourtant, elle génère une telle haine, c’est fou. C’est malsain. Une femme woke, mais quelle horreur. Insultons-là, créons un compte parodique nauséabond aux relents bien fascisto-mascus comme on les aime. Et la curée est lancée.
L'éternelle cible des tarés
Sauf que vendredi dernier, le créateur du compte parodique sus-nommé l’a désactivé. Merci, on va mieux respirer. J’avoue ne pas être très fan de l’humour vulgos et tapant sur les femmes en reprenant des propos très problématiques. Je n’aime pas beaucoup les comptes parodiques non plus. Essentiellement parce que ça dérape très vite vers la misogynie crasse. C’est fou, hein, ce réflexe… En fait, dès que Sandrine Rousseau est apparue dans le grand champ médiatique, ça a été la curée. Cible chouchoute des mascus du forum 18-25 de JVC, elle ne peut plus ouvrir la bouche sans se prendre un harcèlement parfois complètement hors-sol. Lisez les commentaires sur n’importe lequel de ses tweets. On attrape sa veste sur tout et n’importe quoi. On va lui parler de Coquerel ou poster une photo d’elle avec Taha Bouhafs sans aucun rapport avec la choucroute, l’accuser de tout et de son contraire. Et quand une des sources de harcèlement se coupe d’elle-même, tu as tous les arbitres autoproclamés de la démocratie qui hurlent au scandale ? Mais… ça ne va pas du tout.
Le harcèlement de la gauche est très préoccupant
Je parle de Sandrine Rousseau parce qu’elle est très symptomatique de cette crise démocratique dont je veux parler mais c’est juste un des cas les plus visibles. Je suis folle d’inquiétude. Qu’on tape à bras raccourcis sur la gauche, parfois en inventant carrément des torts, ce n’est pas un signe de bonne santé démocratique. La disqualifier en estimant que ce ne sont que des anars d’extrême-gauche, ce n’est pas sérieux. De la part de randoms qui commentent sur Twitter comme ils éructent trop fort dans leur bar PMU, pourquoi pas. Mais de la part de professionnels de la politique ou des médias ? Prétendre que les écologistes sont les principaux responsables des méga feux actuels alors que… bah, ils n’ont jamais été au pouvoir ? Oui, ils ont des mairies, des députations mais de la part du parti au pouvoir depuis 20 ans, ça me fait ricaner. Ah oui, 20 ans : le macronisme n’est que l’agglomérat des gouvernements qui se sont succédé depuis 2002. Comment peut-on avancer dans de telles conditions ? Alors qu’en parallèle, personne ne dit rien sur le RN qui vit sa meilleure vie à l’Assemblée. Odoul nous refait le délire de la France Orange mécanique, le pire coupe-gorge du monde mais on va s’indigner plutôt sur Sandrine Rousseau qui a dit que les SDF meurent de chaleur dans une phrase certes maladroite mais seule la mauvaise foi vous empêche de saisir facilement le sens de son propos.
Si vous préférez le fascisme, ma foi...
Alors il ne faut pas réécrire l’histoire et raconter que la politique fonctionnait bien mieux avant. Que nos politiciens nous offraient de belles preuves d’intelligence à chacune de leurs interventions et que les débats étaient de haute volée. Non. Ce qui m’inquiète, c’est le violent recentrage très à droite de notre classe politique, applaudie par ceux qui se prétendent neutres, ceux qui prétendent être les garants de notre démocratie. Parce que oui, entre gauchos sûrs, on se fout de la gueule des Christophe Barbier, Raphaël Enthoven et tous les débilos du Printemps Républicain mais faut pas croire que ça ne laisse pas de traces, tout ça. Faut pas croire qu’on ne me soutient pas sans trembler “qu’il faut voter pour remettre de l’ordre en France” (de la part de quelqu’un qui ne vote pas, Dieu merci) et que les femmes n’hésitent pas à faire de fausses déclarations de viol ou d’agression sexuelle si c’est dans leur intérêt. Et aujourd’hui, beaucoup te soutiennent que la gauche est un danger pour la démocratie. Vous savez, la dernière fois que la gauche a été aussi violemment attaquée et tous ceux qui essayaient d’apporter un peu d’humanisme et moqués dans les médias (à l’époque, on disait pas “woke”, on disait “intellectuels”), ça ne s’est pas précisément bien fini. Mais vu que pour beaucoup, mieux vaut le RN que la NUPES, ça doit pas vous déranger tant que ça.
Votre boussole est cassée
Et j’avoue que ça me démoralise d’y penser. Ca me démoralise de jouer les Cassandre dans le vide. Parce que désolée mais tout ce qu’on essaie de prévenir depuis 5 ans arrive mais on nous traite toujours de tarés dès qu’on ouvre la bouche. Mais c’est qui les tarés entre ceux qui font remarquer que la Planète brûle et qu’on va tous crever et ceux qui trouvent intolérables qu’un député ne porte pas de cravate. Assez ironique que ceux qui gueulent sur l’absence de cravate de certains députés soient les mêmes qui hurlent au sexisme car ils peuvent pas porter de short en entreprise. Je dis ça… C’est qui les tarés entre ceux qui hurlent parce qu’une députée a rappelé les propos gênants de Macron sur Pétain ou qu’un compte Twitter pratiquant le cyber-harcèlement ait été désactivé par son auteur ou ceux qui s’indignent qu’un député fasse l’éloge de l’Algérie française ? Votre boussole est cassée. Mais bon, je pense que pour beaucoup, le capitalisme jusqu’à la mort, ça les arrange. Mais bon, prochain article, je vais rallumer le flambeau de l’espoir. Si, si.