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Citizen Bartoldi

Blog d'une citoyenne qui rêve d'une société solidaire et égalitaire mais qui voit ce rêve s'éloigner chaque jour un peu plus

Le drama du refus du confinement

Publié le 29 Novembre 2022 par Nina in Le travail est une humiliation, Non respect des règles sanitaires, Une question de semaines

Quand une situation est désespérée mais que tes projets de vie ne te permettent pas de prendre la fuite, tu t’accroches. Tu t’accroches à des fables, la plupart du temps. Mais les miennes se brisent très vite. Une phrase plus que suspecte lors de l’entretien ? Non, j’ai mal compris. Un salarié viré salement ? Oh, c’est peut-être un effroyable être humain… Ah non. Dernière branche : le Covid revient en force, on va être reconfinés et je serai pas obligée d’y aller. Quelle naïveté.

Je suis trop naïve

Un deuxième confinement en préparation ?

Octobre. Les rumeurs de confinement commencent à enfler. A la cantine, on doit tous manger en quinconce. Alors que la représentation de notre spectacle Starmania approche, on commence à s’inquiéter. J’achète des billets de train pour descendre dans le sud rencontrer ma nièce qui devrait naître incessamment sous peu mais avec cette idée que ça peut ne pas arriver. Au boulot, ça s’agite sec. L’équipe IT vient nous installer un VPN sur nos ordis au cas où. Ah oui parce que le premier confinement fut un peu un sketch chez Epicea. Pour pouvoir travailler, ils avaient installé Citrix sur les pc. Mais n’ayant pas assez de licences, les alternants se sont retrouvés au chômage technique. Yay.

Je reste à la maison

Gamblois s'en fout du Covid

Alors que les rumeurs deviennent une quasi certitude, Claire lâche à table que Gamblois ne veut pas se plier au confinement. Je lève un sourcil. C’est à dire qu’il va pas avoir le choix, il se prend pour qui ? Il faut dire que niveau “on ne prend pas le truc très au sérieux”, Epicéa est plutôt pas mal dans son genre. Outre la seule journée de télétravail à prendre le mardi ou le jeudi, prouvant que ces personnes n’ont rien compris à l’histoire, il y a la soirée. Je vous en avais parlé, la soirée organisée en urgence pour faire chier les concurrents, là. Et bien, cette soirée a eu lieu un peu avant cette histoire de confinement. Personnellement, je me suis faite toute petite pour ne pas y aller. Mission accomplie. Alors que la nouvelle alternante de Claire qui n’était pas encore intégrée dans l’agence y était mais bon, je m’en fiche. Et bien lors de cette soirée, personne ne portait de masque, le YOLO complet. Génial !

masque à la poubelle

Le confinement de la déprime

Mercredi 28 octobre 2020, la nouvelle tombe : c’est le retour du confinement. Dès le vendredi soir. On devait jouer notre spectacle le samedi. Spectacle que j’étais persuadée de jouer vu qu’on était en pleines vacances scolaires et qu’on promulgue pas un confinement alors que les gens sont en vadrouille. Je suis beaucoup trop rationnelle pour la politique macroniste. Bref, ciao mon spectacle, ciao la rencontre avec ma nièce toute fraîche. Je suis deg mais je me console en me disant qu’au moins, j’allais rester à la maison.

Bien au chaud

Tu obéis et c'est tout

Et non. Le lendemain, réunion d’équipe. Je suis chez moi en télétravail (le jeudi, j’ai droit) et la nouvelle tombe : on doit venir deux fois par semaine car notre travail est “indispensable” ou  je ne sais plus quelle astuce. Mon cul, oui. La réunion d’équipe est un peu tendue. Hyacinthe, la responsable produit avec qui Claire s’entend très mal ne veut pas venir, arguant que ses parents sont vieux et qu’elle ne veut pas les contaminer. J’ouvre également ma bouche “moi, je ne veux pas venir mais je suis en période d’essai donc clairement, j’ai pas le choix”. Je souligne que je dois prendre deux RER pour venir et que si l’offre de transport est réduite, ça va être chaud patate. Mais je comprends vite qu’il n’y aura rien à faire. Faudra que je vienne, point.

Venir travailler pendant le confinement

La triple punition

Je quitte la réunion et pleure de rage. Vraiment, ce n’est pas une expression, je pleure de rage. Parce que je me sens triplement punie. Pour le spectacle, ma nièce et je dois en plus retourner bosser. Mais surtout parce que ça donne raison à un parfait connard. J’ai vraiment très mal vécu ce deuxième “confinement” car il me jetait au visage que la loi, c’était pas pour les patrons. Que si un parfait connard incompétent qui avait le sigle CEO grâce à papa décidait qu’il ne pouvait pas faire confiance à ses salariés, je devais aller risquer ma santé. Je crois que je n’ai jamais autant haï le monde du travail et la Macronie qu’à ce moment-là.

Macron est un connard

J'en ai déjà ras la casquette

Et je suis aussi vénère de voir que Claire se soumet. Elle ne nous soutient pas. Les “on ne veut pas venir” essaient d’argumenter pour trouver une façon de rester à l’abri, rien à faire. La direction ne veut pas savoir et trouve qu’on fait des histoires pour rien. Je ne suis pas quelqu’un de méchant mais il est possible que j’ai souhaité très fort que le Gamblois se chope le Covid avec passage en réa pour lui apprendre la vie. Je ne mâche pas mes mots lors de la pause dej le lendemain, sans Claire. Enfin, pause-dej : aller acheter des denrées au Monoprix vu qu’il n’y a plus que ça d’ouvert et faire chauffer dans le micro-ondes flambant neuf acheté pour l’occasion. Et manger à mon bureau puisqu’il n’y a aucune salle de pause. Alors qu’on discute des primes qui tombent une fois par an en fin d’année à condition d’avoir passé les 12 derniers mois dans l’entreprise, Jenny, l’alternante créa me sort “de toute façon, toi, dans un an, tu ne seras plus là”. Quand je vous dis que je ne sais pas mentir.

 

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