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Citizen Bartoldi

Blog d'une citoyenne qui rêve d'une société solidaire et égalitaire mais qui voit ce rêve s'éloigner chaque jour un peu plus

De la bonne collaboration : on rend ce qu’on nous donne

Publié le 27 Août 2024 par Nina in Télétravail, Manager contrôlant, Confiance au travail

Quand on lit ce blog, on peut se dire que je dois pas être loin d’être la pire des salariées. Toujours dans la revendication, jamais contente. “Ah oui, toi, tu voudrais la semaine de 4 jours (28 h, pas 35h en concentré), le full télétravail et même une 6e semaine de congés payés”. Oui. Absolument ce que je veux. Et un programme de formation musclé, aussi. Je rêve un peu ma vie, certes. Mais à un moment, faudrait arrêter de croire qu’on vit pour travailler, qu’on a besoin de bosser autant, surtout dans le tertiaire. Et surtout : si ma boîte donne, je rends. La gratitude. Base que beaucoup de patrons n’ont pas.

Un patron qui sait être reconnaissant

L'entreprise comme une famille

On aime avoir une vision très paternaliste du patron qui gère sa boîte comme sa famille. Une gestion “en bon père de famille”. Vous l’avez forcément déjà entendu. Et pourquoi pas, dans l’absolu. Sauf que la famille, c’est pas toujours synonyme de bonheur et certains patriarches, ou matriarches, font le cauchemar de leurs gosses. Genre les Thénardiers, Folcoche, Dark Vador… Je note à l’instant qu’il y a assez peu de figures paternelles violentes dans la littérature classique. Non parce que les hommes sont de meilleurs parents, ils sont généralement absents. Bref, on ne choisit pas sa famille et parfois, tu te retrouves dans un job comme au cœur d’une famille toxique. Pour continuer la métaphore, tu as plusieurs façons d’éduquer ton enfant et on est généralement sur un système de carotte et de bâton, de punition et de récompense avec un curseur pas toujours bien au milieu.

Manager par la carotte

Personne ne tolère l'injustice

Vous savez à quoi sont particulièrement sensibles les enfants ? L’injustice. On a tous vécu ça, ce moment où un autre gosse nous fait une crasse et l’adulte référent balaie ça d’un “je ne veux pas savoir” et finit même par punir tout le monde. Petite, ça me révulsait. Adulte, j’ai toujours un besoin suraigu de justice alors que, comme dirait ma psy “mais le monde n’est pas juste, Mme Bartoldi”. De la même façon, un enfant va construire son rapport à un adulte selon la façon dont il se sent traité. Un enfant ne va pas détester un adulte qui le punit, surtout si la punition est légitime. Par contre, répétez cette attitude tortionnaire ad vitam et l’enfant va vite s’éloigner de vous.

Enfant méfiant

Dis-moi comment tu considères le télétravail, je te dirai quel patron tu es

Et c’est la même en entreprise. Parlons de l’entreprise de ma soeur car nous avons comparé nos situations sur le télétravail : 

  • Moi (dans notre nouvelle boîte) : trois jours de présentiel obligatoires, interdiction de prendre les lundi et les vendredi et pas deux jours consécutifs. 
  • Ma soeur : trois jours de présentiel également. Pas d’obligation sur les jours mais ils ne peuvent prendre qu’un vendredi sur deux en télétravail. Possibilité une fois par an de prendre une semaine en full TT sur les lieux de vacances. Dans les faits, le télétravail est un peu fluctuant et il est possible de prendre un jour en plus pour un impératif ou compenser une semaine où il y a eu plus de présentiel.

En gros, t’as une boîte qui fait confiance à ses salariés et comprend que ça peut être dans son intérêt de laisser cette semaine de full TT sur le lieu des vacances. Franchement, autant je suis formellement opposée aux tracances, autant la petite semaine de travail à la mer… Et si j’avais ça, je  ne tricherais pas. Peut-être que j’aménagerais mes horaires, je ne dis pas. Commencer plus tôt, une pause dej potentiellement plus longue, un arrêt vers 17h pour une pause plage puis finir le soir. Mais si le boulot est fait, où est le problème ?

Dossier clos

Si tu me prends pour une gamine, je vais agir comme telle

Si le boulot est fait, où est le problème ? Là est la clé. Dans ma boîte actuelle, c’est suspicion à tous les étages. Paraît que quand on est en télétravail, on ne bosse pas. Mais il me semble qu’un travail se scelle par un contrat qui contient quelques obligations. Déjà, moi, je suis cadre donc pas d’horaires précises. Et vu que j’ai repéré un cours de sport le mardi à 18h, déjà, le mardi, ce sera 8h30-17h30, je ne veux rien savoir. Le problème, c’est qu’à m’infantiliser, à me prouver en permanence que je n’obtiendrai jamais de confiance, ça me donne juste envie de faire l’enfant. Vous savez, dans les fictions, il y a ce trope des parents hyper contrôlants qui empêchent leur enfant, souvent une fille, de vivre normalement sa vie. Immanquablement, l’enfant concerné va finir par vriller. J’appelle ça le syndrome de la cocotte-minute : si tu ne laisses pas échapper le gaz, ça finit par exploser. Là, c’est pareil. Tu crois pouvoir me presser comme un citron en m’attachant à ma chaise de bureau ? Regarde-moi ne plus rien foutre.

Ado feignante

Le bras de fer du télétravail

Le télétravail est un conquis très récent et très fragile. De nombreuses études ont beau prouver ses bénéfices, les patrons n’aiment pas nous savoir chez nous. Apparemment, il est plus rentable et efficace de nous faire venir sur site, quitte à nous faire perdre de l’énergie et du temps dans les transports. J’arrête pas de le dire mais en présentiel, j’ai un strict respect de mes horaires. Parce que je mets une heure pour rentrer donc plus tard je pars, plus tard je rentre et moins je profite de ma vie. Métro-boulot-dodo mais avec un tram. Chez moi, si je n’ai pas d’impératif horaire de type rendez-vous médical ou cours de sport, je dépasse souvent les 18h parce que même si je déborde de trente minutes à une heure, ma soirée commencera toujours plus tôt qu’en rentrant du bureau. Je vous passe naturellement le paragraphe sur les possibles difficultés rencontrées sur le trajet, vous les connaissez. Bien sûr que certains abusent du télétravail mais une fois de plus : certains ne foutent rien en présentiel non plus. Et encore une fois, si tu dois avoir les gens sous le nez pour savoir ce qu’ils font, c’est que tu es un mauvais manager. Très mauvais.

Manager contrôlant

Prends-moi au sérieux, un peu

Bref, je râle sur le monde du travail très régulièrement mais je ne me définis pas comme un agent du chaos, pas du tout. Je suis juste exaspérée de l’autoritarisme des patrons nuls, du manque de démocratie dans les entreprises et de cette impression qu’en tant que salariée, je serai toujours vue comme une enfant potentiellement désobéissante. Peu importe ce que je peux abattre comme travail, mes réussites, mon investissement. Moi, je rends ce qu’on me donne. Et à trop me faire comprendre qu’on ne peut pas me faire confiance par essence, je n’ai aucune raison de rendre quoi que ce soit. Surtout pas ma force de travail. Parce qu’à la fin de l’année, si on ne met pas la clé sous la porte, c’est toujours grâce au travail effectué par les employés. Pas par le génie visionnaire du boss. Surtout dans mon actuelle boîte où le seul véritable agent du chaos, il est dans le bureau sur lequel est écrit “PDG”. 

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