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Citizen Bartoldi

Blog d'une citoyenne qui rêve d'une société solidaire et égalitaire mais qui voit ce rêve s'éloigner chaque jour un peu plus

Quand tu retournes au bureau

Publié le 7 Novembre 2023 par Nina in Présentiel, Télétravail, Le travail

Déjà un mois et demi que j’ai rejoint ma nouvelle boîte et je n’ai pas entamé de journal d’une démissionnaire. Incroyable. Toujours en Lune de miel, oui. Même si je commence à entrevoir un nuage au loin mais c’est peut-être pas grave, ça passera à côté. De toute façon, ça ne me concerne pas donc Lune de miel. Ce boulot a une particularité : du présentiel. Beaucoup. Genre trois à quatre jours par semaine. Y a pire, c’est pas le sujet. Mais après trois ans de pas trop aller au boulot, ça fait bizarre. Mais il y a du positif en chaque situation. Oui, aujourd’hui, je vais écrire un article positif sur le monde du travail. Et on pourra l’encadrer celui-là.

Travailler dans un open space

Aller au bureau : bof

Petit retour en arrière sur mon présentiel pour comprendre comment j’en suis arrivée à trouver incroyable d’aller quasi tous les jours au bureau. Mon histoire ne commence pas avec le confinement mais avant, dès 2019. Alors chez Vinyl, une fois débarrassée de l’infâme Michel, je récupère un nouveau manager qui me valide un jour de télétravail. Le bonheur. Le télétravail, pour moi, c’était un triple win : pas de transport qui fatigue, personne pour m’interrompre toutes les deux minutes pour me parler de trucs pas forcément importants et… une tenue confortable, sans soutif. La liberté. J’étais rigoureuse sur les horaires et éventuellement, mon seul abus était de regarder une série à côté. Même si “regarder” était parfois un grand mot. Genre j’ai regardé Orphan Black durant mes jours de télétravail, je suis à peu près incapable de vous raconter l’histoire. 

orphan black

Aller de moins au moins au travail

Puis est arrivé décembre 2019 et une grande grève des transports. En gros, pour aller au travail, j’avais le choix entre essayer de rentrer dans un tram blindé ou marcher deux heures. A noter que la solution marche ne m’aurait pas gênée en soi… si j’avais eu du travail. Fin 2019, je suis en plein bore-out, j’ai plus de clients donc me taper 4h de marche pour aller mater Netflix au taf, comment dire… Je commence donc 2020 ainsi. Les transports reviennent et je retourne au bureau 4 jours par semaine même s’il m’arrive de me prendre un TT surprise de temps en temps. Genre un jour où je rentre de Bordeaux vers 11h, autant aller directement chez moi. Surtout vu ma charge de travail, encore une fois. Le covid arrive, je ne mets quasiment plus les pieds chez Vinyl jusqu’à mon départ. J’enchaîne avec Epicea où je me retrouve avec quatre jours de présentiel pendant environ un mois puis deuxième confinement. Mais on doit venir parce que le patron, il croit qu’on glande quand on n’est pas au bureau. Sur Epicea, je vais avoir en moyenne 2 jours de présentiel. Je gratte 2 semaines de télétravail total grâce à un SMS de la CPAM qui m’annonce que je suis cas contact (pas du tout mais je prends). Quand on commence à me parler de quatre jours de présentiels, je ne joue pas le jeu car zéro envie. Antoinette finit par le remarquer et je lui promets de revenir quatre jours par semaine à la rentrée. Environ au moment où je démissionne pour Bordeaux, il me semble. 

la joie de démissionner

Plus ça va, moins j'y vais

J’arrive chez Sunlight pendant un troisième confinement qui n’en est pas un. Du coup, pendant mon premier mois, personne ne vient. Je me pointe une fois par semaine histoire de. Quand on doit revenir trois fois par semaine, je suis déjà saoulée par eux et je triche. Genre je me pointe le matin et quand je suis sûre qu’on m’a bien vue, je rentre chez moi à la pause dej. Quant à mon retour chez Vinyl, une vaste blague. J’étais censée avoir deux jours de présentiel mais je ne venais que quand il y avait mon chef qui y allait assez peu. En tout, j’ai dû y aller une dizaine de fois en quatre mois. Autant vous dire que quand je me suis retrouvée à aller au bureau cinq jours par semaine durant mes quatre premières semaines dans ma nouvelle boîte, j’étais un peu perturbée. 

le présentiel au travail

En fait, le présentiel, c'est pas si mal

Et pourtant, le présentiel a du bon. Et oui, je vais défendre le présentiel. Mais attention, lisez bien jusqu’au bout parce que je vais dire que le présentiel, c’est bien quand on a aussi du télétravail. Faut pas déconner non plus. Le présentiel a trois avantages :

  • Tu bouges. Alors ce n’est pas du tout un avantage professionnel mais c’est vraiment le premier point majeur. Le défaut ultime du télétravail, c’est la sédentarité. J’ai beau faire quelques séances de sport de temps en temps, ce n’est pas assez. Quand je vais au travail, je me cale des moments de marche de type descendre une ou deux stations de tram avant le travail, faire un tour entre midi et deux. Je m’aère le corps et l’esprit, je tape les 12 000 pas facile et je vous avoue que je me sens carrément mieux dans mon corps.
  • Tu crées des liens avec les gens. Quand je suis parti de chez Vinyl saison 2, ce fut d’une tristesse absolue. Mon chef n’étant pas sur Bordeaux, j’ai rendu mon ordi dans une indifférence totale puisque personne ne savait qui j’étais. A peu près pareil pour Sunlight où je n’ai quasi pas tissé de liens. Psychologiquement, ça a un goût d’eau de boudin très prononcé. A dire vrai, je pense que Sunlight, dans quelques mois, j’aurai limite oublié cette expérience. Quant à Vinyl saison 2, me restera une amitié renforcée avec une ancienne-re-ancienne collègue et quelques verres pris avec mon ex-chef. 
  • La collaboration est facilitée. Mon nouveau boulot implique que je monte en compétence sur le secteur d’activité de ma boîte. C’est intéressant mais forcément, j’ai mille questions à la minute. Et il est plus facile de demander à ma cheffe quand celle-ci est juste en face de moi. Surtout que ça génère des discussions qui nous suscitent des idées, de nouvelles perspectives. Et quand on parle aux gens en face à face, il n’y a pas d’ambiguité versus l’écrit où il n’y a pas de ton. Vous savez, cette phrase que nous ne savez pas interpréter. C’est du sarcasme ou une agression en règle ?
Créer des liens avec ses collègues

On apprécie mieux ce que l'on a quand on l'a par intermittence

Mais surtout, le présentiel a l’immense avantage… de vous faire encore plus apprécier le télétravail. Oh oui. J’ai donc désormais entre un et deux jours de télétravail par semaine. Ces fameux jours sans transports et sans soutif. Et c’est le pied. Déjà, je me lève une heure plus tard et si j’ai pas fini mon café à l’heure de commencer, je le prends avec moi dans mon bureau. Rien ne presse et ça, c’est cool. Ensuite, ce sont des jours où je n’ai normalement pas trop de réunions donc je peux tracer ma route sur mes sujets. Surtout que dans mon nouveau taf, on m’a filé un mac. J’utilise windows depuis mes 15 ans, le choc fut rude. Bon, je commence à choper les bons raccourcis mais qui dit télétravail dit que je bosse sur mon pc (PC) perso et c’est tellement de temps gagné. Puis le midi, quand il fait beau, le petit tour de marche, je le fais au lac et ça, c’est que du bonheur. Même si en ce moment, le petit tour au lac, on ne le fait pas trop pour des raisons évidentes d’on se prend trois tempêtes par semaine. Youpi. Après, le présentiel renforce aussi mon bonheur de rentrer chez moi le soir. Je crois que je n’ai jamais autant aimé cet appart que depuis que je le quitte trois ou quatre jours par semaine. 

travailler en tout confort à la maison

 

Mais surtout, j'aime bien mes collègues

Bref, après trois ans à rester chez moi ou à peu près, je reprends un peu une vie en présentiel; E j’avoue que, contrairement à ce que j’aurais pu imaginer, j’apprécie. Pour les raisons suscitées, parce que même si j’ai pas mal de transports, ça me fait faire du vélo, de la marche et de la lecture dans le train et le tram. Plus de l’écoute de livre audio quand je marche, les jours où je n’oublie pas mes écouteurs. Après, est-ce que j’aurais apprécié autant de présentiel chez Epicea (non), Sunlight (meh) et Vinyl (bof) ? Peut-être que c’est juste que j’aime bien mes collègues et que ça me fait plaisir de les voir. D’ailleurs, quand je fais du présentiel le vendredi et qu’il n’y a personne, je suis un peu moins emballée à venir. Mais on finit à 17h alors ça va.

 

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