Traumatismes pro, bien entendu, bien que… On pourrait décliner cet article sur d'autres pans de la société mais je ne suis pas sûre que ça m'intéresse, là, de suite. On va surtout se focuser sur le népotisme avec un point “moi, je viens d’une grande famille donc je vais lancer ma boîte car je serai patron sinon rien”. Pourquoi pas. Sauf que ça devient vite “j’ai créé une start-up bancale et je tyrannise mes employés parce que ça se casse la gueule”. Traumatisant au passage des salariés qui n’en demandaient pas tant.
Le népotisme, c'est la fin de tes ambitions
Le népotisme, j’en ai mangé chez Epicea et dans ma nouvelle structure. Même si, dans ce deuxième cas, ça se passe bien. Mais dans le premier cas, avec Adonis, le mec est arrivé dans la boîte à un poste de direction parce qu’il se faisait dégager de partout car c’était un énorme branlos. Oh dur… Une fois arrivé chez Epicea… Oui, c’est un énorme branlos. Le problème, c’est que tu ne peux espérer aucune équité. Déjà, le mec ne partira jamais. Y a pas à s’accrocher en espérant qu’il va vite démissionner, ça n’arrivera pas. Idem si vous vis(i)ez son poste, ça n’arrivera pas tant que le daron aux manettes sera là. Et vu que les PDG ne veulent jamais partir à la retraite, ivre de leur pouvoir, vraiment, c’est pas un bon plan d’espérer quoi que ce soit ici. Et puis en cas de conflit, y a aucune chance de s’en sortir. Déjà, il est rare de se faire entendre face à un manager alors si le manager partage son patrimoine génétique avec la direction…
Le Nepo baby aurait-il réussi par lui-même ?
Le népotisme, ça divise. Perso, j’ai tendance à penser que si une personne est douée, elle peut tout à fait réussir ailleurs que dans la boîte de papa, maman, hein. Surtout si elle profite des privilèges de son milieu à savoir le réseau parental et le réseau qu’elle va se constituer en fréquentant des grandes écoles pour lesquelles elle est préparée depuis des années. Ca chiale toujours sur les Nepo babies parce qu’ils ne devraient pas être punis d’être fils ou fille de. Je suis d’accord sauf que… j’ai découvert la semaine dernière la prestation de North West pour les 30 ans du Roi Lion. La cata. Costume pété, chant aléatoire, aucune maîtrise de la mise en scène vu qu’elle a un peu séché les répets. Et c’est toujours la même histoire : outre le fait que North a massacré une représentation, pensons surtout à l’enfant qui aurait été à la hauteur du rôle mais qui n’est pas la progéniture d’un chanteur qui ne va pas très bien et d’une business woman acharnée. Elle-même fille de.
Pourquoi tout le monde veut monter sa boîte ?
Et puis on a les Nepo babies entrepreneurs. Ceux qui sortent de l’école et vont fonder leur petite boîte. Un produit cosmétique, une petite agence de ci ou de ça, une marque de bijoux… Quand j’étais plus jeune et que je fréquentais un certain milieu parisien à la marge, je ne comprenais pas pourquoi tout le monde allait monter sa boîte. J’ai longtemps cru que mon problème, c’était mon manque d’ambition et une grosse flemme administrative. Alors oui, certes. Mais surtout, je n’ai pas été élevée avec le même logiciel. Je n’ai pas été élevée avec ce refrain de l’entrepreneuriat et surtout d’être la patronne. Je n’ai jamais ressenti le besoin d’être la big boss mais il est vrai qu’on ne m’a pas appris ça. L’inné ou l’acquis ? Quand j’étais plus jeune et que je rêvais ma vie pro, je n’ai jamais envisagé de monter ma boîte. Alors même que mon père avait son propre cabinet. Mais ayant fait mes études à la fac, il n’a jamais été question de devenir la propriétaire d'un business.
Etre lae patron·ne, le reste importe peu
Depuis, j’ai grandi, je passe trop de temps sur LinkedIn et j’observe ce comportement de nepo baby. Qui devient cependant de plus en plus répandu chez les Millenials. Genre un de mes désormais ex-alternant qui n’a pas commencé à chercher du taf car “je veux monter ma boîte mais je sais pas dans quoi”. Ah oui, c’est un concept. Mais je trouve ça très symptômatique du “moi, je veux juste être le patron”. Ou la patronne parce que pour le coup, le népotisme concerne aussi les filles de. Diriger, peu importe quoi. Peu importe comment, surtout. Et c’est là qu’on en arrive au coeur de mon article : comment ces enfants pourris gâtés persuadés de descendre directement de l’Olympe traitent leurs employés comme de la merde.
L'argent ne fait pas la compétence
Qu’il s’agisse de Balance ton agency ou Balance ta start-up ou d’autres “Balance” que je ne connais pas, on va régulièrement trouver ce même profil de vingtenaire ou jeune trentenaire qui lance sa boîte et va carburer au junior, gueulant sur le fait que les jeunes ne veulent plus bosser ou alors juste le temps prévu par leur contrat. Ah, tous ces jeunes qui ne sont pas prêts à s’investir dans ma boîte pour 500 balles par mois, c’est fou quand même… Les témoignages tournent toujours autour d’un égo démesuré, une incapacité à mener un business correctement. Parce qu’avoir du fric, ce n’est pas être compétent. Et j’aimerais croire que n’importe qui peut potentiellement être aussi infect avec ses employés. Mais il me semble que ce mépris du plus petit doublé d’une grande incompétence naturelle, ça vient quand même d’un certain milieu.
Un profil quand même bien répandu
Alors, attention, je ne dis pas qu’être fils ou fille de te condamne à être un trou du cul. Je suppose qu’il existe des exceptions. Mais j’ai quand même une liste longue comme mon bras de fils et filles de Bourgeois (grand B) maltraitants qui lancent une boîte parce qu’ils ne se voient pas à un autre poste que CEO et plantent tout en quelques années parce qu’ils sont nuls... Et notez que le souci, ici, ce n’est pas l’échec. Ca arrive à tout le monde de se planter. Sur LinkedIn, on dit même que c’est trop riche en enseignement. Oui, si t’as de la tune de base, c’est pas trop grave de planter sa boîte. Comme dirait Théobald avec une certaine gourmandise “j’ai planté mes deux premières start-ups”. Le problème, ce sont les cadavres dans les décombres de ces start-ups. A savoir la santé mentale et parfois même physique de jeunes diplômés qui n’avaient rien demandé à personne.
Mes pires traumatismes pro
Dans ma carrière, j’en ai eu des filsdeup(DG) aux commandes. Pubilon, Epicea et donc ma boîte actuelle au carré. Oui parce que là, ma cheffe, c’est la fille de mais avant le rachat, le PDG, c’était le fils du fondateur de la boîte. Fils qui a lancé et planté deux boîtes avant de prendre ce poste. Et il devrait se faire virer à la rentrée, d’ailleurs. Pubilon et Epicea, ce sont deux de mes plus gros traumatismes pro, hein. Des mecs qui ne pinent rien, font n’importe quoi et compensent leur incompétence par un autoritarisme mal placé. Maltraiter ses employés, je vous jure que c’est pas une bonne façon de les faire avancer. On rend ce que l’on donne. Quant à mon futur ex PDG, il a revendu sa boîte deux fois. La première fois pour sauver les meubles, la seconde pour sauver son cul. Résultat : il saute quand même et on a déjà perdu plus du tiers des effectifs en moins de 6 mois. Et les survivants, je n’ai pas d’autres mots, sont pas loin du fond du seau.
Moralité ? Bah aucune. Selon dans quelle sphère tu es, tu as un pouvoir de nuisance élevé. Et ce n’est pas prêt de s’arranger.